Première visite à la bibliothèque. [Grace Simmons]

Cela faisait très peu de temps que j’étais arrivé à la cour. Tout était nouveau et étrange pour moi dans ce monde inconnu. J’étais habituée au calme de la demeure paternelle, à mes activités de jeune fille respectable. J’étais maintenant propulsée dans un monde bien plus dur, bien plus réel aussi. Mon père et mes frères, la sécurité du foyer ainsi que ma vieille nourrice me manquaient cruellement. Mais j’étais maintenant demoiselle de compagnie de sa majesté Tess, et je devais me montrer à la hauteur de ma tâche pour ne pas faire honte à ma famille. Surtout que je croisais régulièrement mon frère, Idaho, dans les couloirs du château. Il aimait les jeux de hasard et la vie à la cour.

J’étais en train de descendre à la bibliothèque, les livres étaient la seule chose qui pouvait m’emmener loin de ce château, même si je n’étais pas malheureuse ici, j’aimais pouvoir m’évader quelques temps dans les livres. J’avais entendu dire que la bibliothèque de leurs majestés était gigantesque et magnifique et j’avais attendu d’avoir un moment de libre pour m’y rendre. C’était enfin un de ces moments tant attendus et je poussais pour la première fois les lourdes portes de chêne de la bibliothèque royale.

Je fus impressionnée par la taille des étagères et le nombre de livres qui devaient se trouver dans cette pièce. Moi qui aimais tant les livres j’étais aux anges. Je ne savais plus où aller. Bien sûre j’aurais aimé pouvoir aller chercher un ouvrage de Thalès ou d’Aristote, mais j’avais en ce moment besoin d’un roman d’amour. J’aimais à m’identifier aux héroïnes telles qu’Iseult. J’avançais au hasard au milieu des rangées de livres et ne sus où donner de la tête.

Pendant que je cherchais, j’entendis les portes s’ouvrir et un pas très gracieux entrer dans la bibliothèque. Je me tournais et découvris une jeune demoiselle de la cour, elle devait avoir à peu près mon âge, et était habillée en courtisane. Elle devait avoir un rang supérieur au mien. Je baissai donc la tête pour ne point l’offenser.

La jeune femme qui venait d’entrer me remarqua. Elle me détailla et continua d’avancer. J’avais remarqué le regard interrogateur de la demoiselle lorsqu’elle m’avait aperçue. Il était vrai qu’étant nouvelle je devais pour l’instant m’habituer à soulever l’interrogation parmi les habitants du château. Je continuais à la regarder lorsqu’elle disparut dans les rayonnages. C’était comme si j’avais rêvé l’apparition de cette demoiselle de la cour.

Je repris mon inspection des rayonnages pour trouver la perle rare, un livre qui me plairait et que je n’aurais encore jamais lu. J’avançais ainsi au hasard des reliures et déchiffrais les titres des ouvrages. Rien pour le moment ne me sautait aux yeux ni ne me promettait de belles échappées vers un monde inconnu. Je laissais filer le temps et continuais mes recherches. J’avais perdu la notion d’espace et ne savais où je me trouvais dans la bibliothèque.

Au détour d’une allée de livre j’entendis le froissement d’une robe ou d’un habit. J’avançais vers ce bruit et me retrouvais pour la deuxième fois en présence de la demoiselle qui était entrée peu de temps auparavant. J’étais intimidée et ne savais que faire. Je n’étais pas encore bien familiarisée avec les us et coutumes de la cour et ne savais donc pas si je pouvais lui adresser la parole. Pourtant comme elle semblait à son aise dans cette bibliothèque, j’aurais voulu pouvoir lui demander conseil pour ma lecture. Tout en avançant et en continuant à regarder les livres je me demandais si je pouvais ou non lui parler. Je décidais finalement d’oser lui demander conseil. Après tout il n’y avait aucun mal là dedans.

-Bonjour demoiselle. Excusez-moi de vous déranger mais vous semblez bien connaître les lieux quand moi je suis perdue. Pourriez-vous m’aider ?

J’attendais avec appréhension sa réaction pour savoir si j’avais été trop loin ou pas.

La jeune femme ne sembla pas offensée, je respirais un bon coup, j’étais soulagée. Elle était en train de regarder un livre. Elle semblait les connaitre. Elle se tourna vers moi. Puis elle me sourit, ce sourire éclaira son visage et je me sentis bête d’avoir eu peur de l’aborder. Peut-être pourrais-je enfin avoir une connaissance dans ce château.

-Eh bien j'espère pouvoirs vous aider. Cela dépend de ce que vous voulez. Alors racontez-moi tout et je verrai. Me répondit-elle.

Ce faisant elle referma le livre qu’elle tenait à la main. Moi de mon côté j’esquissais un sourire et m’avançais vers elle. Je gardais un air de convenance, ne sachant pas qui elle était. Ne connaissant rien de la cour je commençais à être perdue et espérais pouvoir trouver quelqu’un pour m’instruire. Peut-être irais-je m’enquérir de ce genre d’aide en sortant de la bibliothèque.

-Bien me voilà, je suis toute a vous. Me dit encore la demoiselle

Je m’autorisais à relever la tête pour lui adresser la parole. Je cherchais mes mots pour faire ma demande.

-Merci demoiselle. Je cherchais en ces murs un livre d’aventure, un roman d’amour pour partir faire un tour. Cette bibliothèque est si bien fournie que je ne sais où regarder, je ne sais quel livre pourrait satisfaire à mes envies.

Je gardais sur mon visage mon sourire timide. J’attendais une réponse quand je remarquais avoir fait une grave faute de convenances.

- Je remarque que je ne me suis point présentée. Veuillez m’excuser demoiselle. Je m’appelle Margareth et je suis une nouvelle venue parmi les demoiselles de compagnie de la princesse Tess.

La jeune femme qui me répondit qu’elle se doutait de ma fonction, ayant remarqué ma tenue. J’avais oublié que j’avais maintenant une tenue qui indiquait mon statut dans la société. Je ne pouvais plus porter les tenues faites avec les étoffes magnifiques que vendait mon père et qui faisaient la fortune de notre maison. Mais je regardais la tenue de la demoiselle qui m’apprit qu’elle aussi était au service de sa Majesté. Mais ne connaissant pas la cour je ne savais pas si elle avait un rôle différent du mien ou pas. Elle m’avait aussi demandé depuis quand j’étais ici. Trop longtemps à mon goût, sûrement rien à ses yeux.

-Cela fait maintenant une semaine que je suis au château.

La jeune femme qui me faisait face me détaillait de manière quelque peu amusée mais cela ne semblait pas méchant. Je ne savais comment le prendre. Elle reprit la parole en me disant qu’elle non plus ne s’était pas présentée. Elle s’appelait Grace Simmons. Ce nom, Simmons, je l’avais déjà entendu dans la bouche de mon père et de mon frère, Idaho, lorsqu’ils parlaient de la cour et des nobles de la ville. Mais je n’arrivais plus à me souvenir pourquoi ils en avaient parlé et donc quel était le titre de noblesse de Grace. Elle me questionna une nouvelle fois sur ce que je voulais lire et me dit que nous allions trouver la perle rare.

Je la suivis vers l’allée centrale, toujours impressionnée par la taille de cette bibliothèque.

-J’aimerais si possible un roman mêlant l’aventure et l’amour un peu à la manière de Tristan et Iseult. Je vous remercie encore de bien vouloir m’aider Miss Simmons.

Je continuais à la suivre dans les méandres de cette salle et regarder autour de moi comme une enfant émerveillée.

- Cette bibliothèque est gigantesque. Avez-vous déjà tout lu ? Êtes-vous ici depuis longtemps ?

-Une semaine entière ? Et vous faîtes vous à la vie de la Cour ? Cela doit certainement vous changer quelques peut. Votre famille doit être haut placé pour que vous héritiez du statut de Demoiselle de Compagnie de Sa Majesté. C‘est un statut privélégié vous avez….enfin vous devez vous en douter.

Elles avançaient tranquillement tout en chuchotant, elle tournèrent dans la troisième allée a droite.

-Tristan et Iseult dîtes vous ? Humme je vois de quel genre vous voulez parler.

Le soleil passait entre les carreaux qui constituaient les vitre, et venait caressait la tranche des livres. Une odeur de vieux cuir chaud se faisait sentir. Cette endroit était l’un des endroits préféré de Grace. Elle avait l’impression d’être dans un lieux saint.

Lorsque Margareth lui demanda si elle avait tout lu, cela la fit rire.
-Non, non, bien sure que non. Il a fallut des années que dis je, des siècles pour trouver ses merveilles…Ses trésors…. et il en faudra tout autant sinon plus pour découvrir tout leurs secrets. Je ne pense que ma vie suffira, à ma grande tristesse.

Mlle Simmons commenta mon accession au rôle de demoiselle de compagnie. Elle me dit que j’avais de la chance d’en faire partie et que je devais avoir par conséquent une famille haut placée. En réalité mon père était connu du roi non pas pour des faits d’arme ou pour sa noblesse mais surtout pour sa richesse, issue de la vente de tissus de luxe depuis des générations, qui avait mainte fois servit le roi lors de campagnes de guerres. Je préférais éluder cette constatation qui n’était somme toute pas une question. Ne connaissant pas les mentalités ici, je préférais ne pas jouer avec la jalousie de certain qui auraient un plus haut statut que le miens et dont la fille ne serait pas au service de sa majesté Tess.

Elle m’avait aussi demandé comment je me faisais à la vie à la cour. C’était une question simple mais qui me demandait réflexion. Toute autre jeune fille adorerait se retrouver à ma place et faire partie de ce monde, mais ma famille me manquait, la simplicité de la vie dans la demeure paternelle me manquait. Devais-je être honnête avec Miss Grace, ou devais-je feindre le plaisir. J’avais déjà entendu mon frère raconter la disgrâce de certaines dames de la cour parce qu’elles s’étaient montrées faibles. Mais qu’elles étaient ses démonstrations de faiblesse ? Surement pas un petit aveu de ce genre. Je décidais d’être honnête, les mentalités à la cours ne devaient pas être si dures que cela.

-En réalité Miss Grace, je suis honorée d’être ici, mais la vie de la cour me semble bien compliquée et ma famille me manque déjà cruellement.

Nous tournâmes dans la troisième allée et Grace parla. Apparemment elle connaissait bien Tristan et Iseult et savait quel genre d’histoire chercher. La demoiselle fut prise de rire lorsque je lui demandais si elle avait lu tous les livres de la bibliothèque. Elle me dit qu’elle ne les avait pas tous lus et qu’il avait fallu des années pour rassembler ces livres et qu’elle n’aurait pas assez de sa vie pour tous les lires. Je regardais autour de moi. C’était vrai que j’avais été naïve de poser cette question, la bibliothèque était vraiment grande. Voulant savoir à quoi ressemblait la vie ici je me décidais à questionner la jeune femme.

-Puis-je vous demander, Miss Grace, si cela n’est pas trop indiscret, depuis combien de temps vivez vous à la cour et si vous aimez cette vie ?

Grace m'annonça donc qu'elle n'était à la cour du roi que depuis un mois et demi tout au plus. Pour moi cela semblait tout dem même énorme. Son père était visiblement dans les petits parchemins du roi et faisait pour ce dernier des missions à l'étranger. Grace me dit qu'elle suivait son père aec sa famille lors de tous ses déplacements. Elle avait de la chance, j'aurais tellement aimer pouvoir accompagner mon père lorsqu'il partait en négoce pour choisir le tissus qu'il vendait. J'aurais aimer voyager moi aussi.

-Vous avez voyagé? Est-ce bien? Avez vous vu beaucoup de nouveaux pays? J'aimerais beaucoup voyager moi aussi mais le seul vrai voyage quej'ai entrepris jusqu'à maintenant est celui qui m'a mené de chez mon père à la cour du roi.

Nous étions dans un autre rayon de la bibliothèque, elle semblait bien la connaître pour quelqu'un qui n'était ici que depuis un mois et demi. Elle devait aimer la lecture tout autant que moi. Elle annonça que nous devrions trouver notre bonheur dans ce rayon.

-Je vous fais confiance. puis après un silence, Dites, avez vous ddéjà aperçu le roi? Moi je n'ai, jusqu'à maintenant, pu que voir la princesse Tess.

Je la regardais chercher dans les livres puis après un court silence je m'empressais d'ajouter:

-Pardonnez moi toutes ces question Grace, si je vous ennuis faites la moi savoir.

hj: dslé pour le retard ma viki chérie

Grace se trouva attaquée par une dizaine de question en un instant. Il lui sembla que le jeune demoiselle était tellement excitée qu’elle en oubliait de respirer. Cette situation fit rire la demoiselle. Alors la jeune fille s’excusa.

-Eh bien eh bien…

Elle riait encore et avait un peu de mal a se calmer mais elle y parvint tout de même après quelques minutes de fou rire.

-Oh n’ayez crainte, je ne vous en veux pas. Vous êtes juste curieuse c’est tout à fait normale. Surtout lorsque l’on arrive dans une vie comme celle-ci.

Elle reprit sa respiration se préparant a lui répondre.

-Bien je vais essayer de vous répondre. Oui j’ai beaucoup voyagé et vu de nombreux pays. Mon père est ambassadeur donc les voyages étaient fréquent. J’ai vu de nombreuses Cours et vécu dans de nombreuses coutumes. Quand au Roi ?…eh bien je dois avouer qu’il est fort charmant.

dit elle avec un petit sourire amusée et énigmatique.